Entretien avec Priscille Gauthier, présidente du Groupe Tesson

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« Vous avez pris la succession de votre père le 31 janvier 2022. Diriger le groupe Tesson, c’était une évidence ?

Cela s’est fait progressivement. Je travaille au sein du groupe depuis 14 ans. Au tout début, il s’agissait “seulement” d’acquérir une expérience pour créer ma propre entreprise, pas d’y faire carrière. Il y a encore cinq ans, devenir présidente n’était pas du tout dans mes plans. Je ne me voyais pas prendre la place de mon père, Jean-Eudes Tesson. Jusqu’au jour où j’ai compris que diriger l’entreprise, c’était faire à ma manière. J’ai appris à me faire confiance et alors, je me suis sentie légitime.

Quel est votre parcours ?

L’entreprise a été fondée par mon arrière-grand-père, Jean Tesson, aux Sables d’Olonne en 1919. La culture entrepreneuriale imprègne donc notre famille depuis toujours.

Pourtant, adolescente, j’avais un autre rêve : celui de devenir pilote d’hélicoptère dans l’armée. Avec, dans l’idée ensuite, d’assurer des missions de sauvetage au sein de la sécurité civile. Mais à la sortie du lycée, j’étais trop jeune pour suivre le cursus d’Elève officier pilote de l’aéronautique navale (Eopan). Je suis partie un an aux Etats-Unis et à mon retour, j’ai réussi à intégrer la filière Eopan.

La sélection des futurs officiers pilotes se fait tout au long des quatre ans que dure la formation. Au bout de six mois, j’ai été éliminée du programme. J’ai réussi à relativiser car j’avais le projet de créer mon entreprise d’hélicoptère en mixant trois activités : le transport de personnes, de marchandises et une école de pilotage. Sur les conseils de mon père, j’ai entamé un BTS d’assistante de gestion en alternance, au sein d’une société d’intelligence économique. Puis j’ai poursuivi avec une licence professionnelle, toujours en alternance, mais cette fois-ci au sein du groupe Tesson. J’avais 21 ans. »